Pour reconstruire la confiance il faut sans aucun doute partager des valeurs communes. Or ces valeurs évoluent comme jamais dans l’histoire de l’humanité.
Ainsi j’entends souvent des phrases comme « les valeurs se perdent », « les jeunes n’ont pas de valeurs ». Ces phrases du langage commun reflètent de manière un peu crue et exagérée la réalité d’une évolution rapide des valeurs. Comme le professeur Ronald Inglehart et son équipe de chercheurs l’ont démontré avec le site worldvaluessurvey.org et ses publications. Il explique (je résume sa recherche) que les valeurs dites séculaires (provenant des religions ou des cultures) laissent petit à petit une plus grande place aux valeurs dites sociétales et individuelles (ou individualistes). Or comme l’a parfaitement démontré Harari avec son livre Sapiens, une brève histoire de l’humanité Yuvzal Noah Harari, les valeurs codifiées en lois dans des tables de lois ou des religions sont ce qui a permis le vivre ensemble en plus grand nombre. En remontant 5000 ans en arrière, les premières tables de lois ont permis de dépasser les 300 à 500 individus qui était la taille moyenne d’une tribu et la création des premières villes de plus de 30 000 habitants. La transcription des valeurs dans des tables de lois dites « divines », c’est-à-dire venant de Dieu ou d’une entité supérieure, servaient à mieux imposer aux masses un roi. Ces tables de lois codifient en principes ou actions les valeurs sur lesquelles sont basées les lois et expliquent comment vivre ces valeurs.
Dans notre monde actuel, les problèmes devenant globaux, il manque foncièrement des tables de lois globales universellement comprises et acceptées pour une planète qui montre clairement ses limites.
Le graphique ci-dessus représente une métaphore et montre qu’à partir des valeurs théoriques, deux branches se développent : Une branche pour les systèmes ou sociétés qui le tournent en loi et une branche, aujourd’hui très inconsciente, pour chaque individu. Tout au long de son éducation l’individu va se construire sa propre interprétation des valeurs (les principes) qu’il utilisera ensuite pour gouverner ses actions personnelles, ses choix, ses engagements. Ces choix se font grâce à un arbitrage très souvent inconscient entre valeurs elles- mêmes et contraint ou influencé par 3 grands facteurs : l’argent, le temps, et l’énergie. Un quatrième facteur influe sur les 3 autres qui est la passion. C’est-à-dire que l’individu passionné par un sujet comme par exemple le droit des animaux, va cherche du temps, de l’argent ou de l’énergie en revoyant ses priorités. Ainsi souvent on me rétorque que la « consommation par les valeurs » n’est possible que par une classe sociale qui en aurait les moyens. C’est faux. Beaucoup de jeunes sont prêts à compenser leur manque de moyens financiers en passant plus de temps, en investissant plus d’énergie qu’à d’autres taches sans intérêt à leurs yeux ou bien arbitrent en faveur de leur passion pour un sujet donné. Le veganisme chez les jeunes est un exemple démontrant cette passion, certains diront fanatisme.
Autrefois la construction individuelle des principes était très largement influencée par la religion (ou croyances) de la communauté dans laquelle cet individu vivait et par la culture, le pays (ce que certains appellent l’identité nationale) et enfin l’éducation. Donc la confiance découlait du respect des mêmes valeurs dont découlaient tant les valeurs, règles de la société que des valeurs et principes personnels des individus. Aujourd’hui les individus se construisent leur panier de valeurs différemment que seulement hérités de leurs aînés et les sociétés ont oublié la provenance des règles et des lois aux valeurs.
Cet article est le second extrait d’un livre “Nouvelle Conscience, nouvel Homme, Nouvelle(s) société(s)” à paraître prochainement.