Face à crise actuelle du COVID-19, les médias nous abreuvent de doutes et d’interrogations quant à la véracité des chiffres, des études et de la science. On remet en question de nombreuses certitudes. Cela conduit beaucoup d’entre nous à une introspection de nos valeurs, de nos priorités et de ce qui nous a construit jusqu’à maintenant.
Comment recomposer un monde de confiance lors de la sortie de crise ?
La perte de confiance est considérable envers toutes les institutions, à tous niveaux et dans tous les pays au monde. Elle ne date pas de la crise actuelle. En effet des études comme TrustBarometer de Edelman démontrent cette baisse continue de la confiance.
D’autres études démontrent que le peuple français est d’ailleurs un des peuples les plus défiants au monde vis-à-vis des gouvernants, des institutions et corps intermédiaires, mais aussi des entreprises quand elles deviennent trop grosses, trop multinationales. On considère facilement qu’elles ne tiennent plus compte de l’individu et qu’elles deviennent « inhumaines ».[1]
Par exemple 54% des français ne font pas confiance à la justice alors que cela ne représente que 22% au Danemark selon une étude du World Values Survey 2000. Suivant la même étude on obtient les mêmes différences de résultat en ce qui concerne le parlement, les syndicats ou les hommes politiques. D’autres études plus récentes le démontrent encore par exemple à propos de la désaffection grandissante des vaccins par les français alors que nous sommes le pays de Pasteur, l’inventeur du vaccin de la rage.
Néanmoins d’après l’étude TrustBarometer, l’entreprise demeure le dernier espoir pour faire changer les choses si le consommateur lui impose.
Le dégagisme politique, les gilets jaunes, la lente désaffection des consommateurs pour la grande distribution[2] sont autant de signes de cette défiance continuellement alimentée par les scandales successifs et quasi quotidiens sur la viande, le lait maternisé, les fraudeurs aux impôts, les pesticides, la pollution de l’air, les privilèges et passe-droit des élus, la corruption des gouvernants, etc.
Cette perte de confiance est le facteur primordial de la perte en réputation des grandes entreprises et marques avec comme corollaire des pertes de revenus ou de parts de marché. Il y a en effet un lien direct entre la confiance et le bon fonctionnement des relations commerciales, humaines, et citoyennes.
Cette confiance ne se reconstruira pas selon une décision d’en haut, de gouvernants, d’un président, de politiciens ou autres. La confiance ne se décrète pas. Elle peut être donnée par défaut mais se dégradera si elle n’est pas régulièrement entretenue. Elle se construit comme dans toute relation. Pour cela il faut que toutes les parties y trouvent leur compte à chaque étape de la construction. Pour y trouver des avantages ou bénéfices il est nécessaire de mesurer ces bénéfices suivant une échelle commune. Cette dernière, qui peut être réduite à l’argent (facilement quantifiable), peut aussi être plus qualitative.
Si l’argent a autrefois été l’indicateur phare qui nous poussait à faire confiance, il est et sera de plus en plus mis de coté face à la l’engagement autour de « valeurs » telles que l’amour, la transparence ou l’honnêteté : Un indicateur immatériel et fortement subjectif.
Cet article est un extrait du livre “Nouvelle Conscience, nouvel Homme, nouvelle(s) société(s)” que je prépare pour une sortie proche. Je compte en publier régulièrement tout au long des prochaines semaines.
[1] « La Société de Défiance » de Yann Algan and Pierre Cahuc.
[2] Article « Déconsommation : en 2019, les Français persistent et signent »